Dr Alexandra Arfi
Gynécologue Obstétricien

Pathologie vulvaire
L’expertise en pathologie vulvaire consiste à prendre en charge les affections spécifiques à la région génitale externe de la femme : la vulve.

La pathologie vulvaire englobe un large panel de maladies telles que les infections fongiques qui entrainent des démangeaisons (par exemple, la candidose), les infections bactériennes ou parasitaire (comme la vaginose qui est à l'origine d'odeurs désagréables et de perturbations du pH vaginal), les infections virales (telles que l’herpès ou le papillomavirus qui peuvent causer des lésions et des verrues génitales), ainsi que des maladies auto-immunes ou inflammatoires comme le lichen ou le psoriasis. La dermatite de contact qui est une forme de réaction allergique peut aussi affecter la zone génitale.
Le Dr Arfi a reçu une formation spécialisée dans le traitement des pathologies vulvaires et collabore au sein d’un réseau de soins dédié avec d’autres professionnels de santé, notamment de le service de dermatologie de l’hôpital Tenon et les membres du groupe MAG de la société française de dermatologie.
La prise en charge de ces pathologies peut également faire appel à des techniques utilisées en gynécologie fonctionnelle (radiofréquence externe, acide hyaluronique …) ou à des techniques chirurgicales.
Si une biopsie de la vulve doit être pratiquée, elle pourra être effectuée sous anesthésie locale directement au cabinet.
La vulvodynie
La vulvodynie est caractérisée par une douleur chronique, une sensation de brûlure, de décharge électrique ou d'inconfort au niveau de la vulve qui dure depuis plus de 3 mois, sans qu'il n'y ait de cause évidente comme une infection ou une lésion. Les symptômes peuvent varier d'une légère irritation à une douleur intense qui interfère avec les activités quotidiennes et peut rendre les rapports sexuels difficiles voir impossible entrainant un retentissement majeur sur la qualité de vie.
Avec une prévalence estimée entre 10 et 16% des femmes, elle touche les femmes de tous âges avec un pic de fréquence entre 20 et 29 ans . Il s'agit d'une pathologie méconnues du grand public et de la communauté médicale puisque seulement 10 à 20% des patientes obtiendront le bon diagnostic dès leur première visite chez le gynécologue. La durée moyenne avant d'obtenir le bon diagnostic est de 7 ans.
Les causes exactes des vulvodynies ne sont pas entièrement comprises, souvent multifactorielles, mais deux mécanismes semblent impliqués : l'hypersensibilisation de la zone vestibulaire (entrée du vagin), qui est une zone particulièrement riche en terminaisons nerveuses (à la différence des autres tissus vulvaires ou du vagin), accompagnée de phénomènes d’hyperalgésie déclenchés par l'activation du système de la perception de la douleur et de la baisse de son seuil de perception. a vulvodynie s’associe de manière significative à une dysfonction du périnée comprenant une tendance à la contraction musculaire permanente qui accentue le syndrome douloureux et à une diminution des mécanismes de relaxation musculaire.
Les causes de cette affection sont nombreuses et peuvent être déclenchées par les infections répétées de la femme jeune (candidose, cystite), par les traumatismes obstétricaux, les modification hormonales de la ménopause ou les conséquences de pathologies vulvaires comme le lichen scléro-atrophique. A ces causes d’hyperalgésie locale, s’ajoutent les modifications des seuils de la sensibilisation centrale pouvant être induites par les troubles affectifs, relationnels ou les traumatismes ou violences sexuels ou psychologiques.
Le traitement des vulvodynies est multidisciplinaire et inclus des mesures de désensibilisation locale du périnée, de la kinésithérapie de relaxation du périnée, des techniques de gestion de la douleur et parfois des antalgiques à visée neuropathique. Les sondes de radiofréquence externes peuvent apporter un complément de prise en charge.




Le prurit chronique
Le prurit chronique correspond à des démangeaison persistantes de la vulve (> 3 mois), peut être causé par divers facteurs tels que des infections fongiques (mycoses), des réactions allergiques, des dermatoses inflammatoires (psoriasis, lichen), de la sécheresse liée à la ménopause (atrophie) ou à des pilules microdosées ou des irritations locales. Les femmes atteintes de prurit chronique ressentent souvent le besoin de se gratter, ce qui peut aggraver les symptômes et entraîner des lésions cutanées. Le traitement du prurit chronique dépend de la cause sous-jacente et peut inclure l'utilisation de crèmes hydratantes à base d'acide hyaluronique, de crèmes apaisantes, de médicaments antifongiques, de corticoïdes en crème, ainsi que des mesures pour éviter les déclencheurs potentiels.

Les dermatoses
Les dermatoses vulvaires regroupent diverses affections cutanées telles que l'eczéma, le psoriasis, le lichen plan, ou le lichen scléreux. Ces conditions se manifestent généralement par des rougeurs, des démangeaisons, des plaques, des éruptions cutanées ou des modifications anatomiques externes.
Bien que les dermatoses vulvaires ne soient pas toujours curables, évoluants par crises avec des périodes de rémission, des traitements peuvent aider à soulager les symptômes et à prévenir les poussées.
Les traitements peuvent comprendre l'application de crèmes émollientes, des crèmes de corticoides, ou des médicaments immunomodulateurs, selon la gravité des symptômes.


Les mycoses
Les candidoses vulvaires, communément appelées mycoses, sont causées par la prolifération excessive du champignon Candida albicans ou autre (Glabrata, Krusei ...) dans la région vulvo-vaginale. Les symptômes typiques comprennent des démangeaisons, des brûlures, des rougeurs et des pertes vaginales épaisses et blanches d'aspect caillebotté.
Elles peuvent être déclenchées par des antibiotiques, le diabète, des déséquilibres hormonaux (pilule, tabac...) , les vêtements serrés, ou une hygiène excessive avec la pratique de douches vaginales.
Le traitement des mycoses implique généralement l'utilisation d'antifongiques locaux (ovules et/ou crèmes), parfois des antifongiques oraux en cas de récidives trop fréquentes, ainsi que des mesures hygièno-diététiques pour prévenir les récidives (savon avec avec pH adapté, diminution de la consommation de sucre, arrêt du tabac, port de sous-vêtements en coton...).



La sécheresse vulvaire
La sécheresse vulvaire se produit lorsque la vulve manque de lubrification naturelle, ce qui peut entraîner des sensations d'inconfort, de brûlure ou de douleur, en particulier pendant les rapports sexuels.
La sécheresse vulvaire peut être causée par des changements hormonaux liés à la ménopause, à l'allaitement, à la prise de certains médicaments, ou à des maladies plus rares comme le syndrome de Sjögren.
Le traitement de la sécheresse vulvaire peut impliquer l'utilisation de lubrifiants, d'hydratants à base d'eau, d'algues ou d'acide hyaluronique, des crèmes œstrogéniques locales, des injections d'acide hyaluronique et l'utilisation de la radiofréquence.


Les infections virales: condylomes et herpès
- Les condylomes génitaux, également connus sous le nom de verrues génitales, sont causés par certaines souches de
papillomavirus (HPV). Ces excroissances peuvent apparaître sur la vulve, autour de l'anus et dans le vagin.
Bien que souvent asymptomatiques, les condylomes peuvent parfois provoquer des démangeaisons, des saignements ou des douleurs.
Le traitement des condylomes comprend l'utilisation de crèmes (immunomodulateur, 5FU...), la cryothérapie, le laser et dans certains cas extrêmes la chirurgie.
- L'herpès génital est une infection virale courante causée par le virus de l'herpès simplex (HSV 1 ou 2).
Les symptômes comprennent vésicules douloureuses, des démangeaisons, des brûlures et des ulcèrations.
Ces lésions peuvent réapparaître périodiquement et être déclenchées par le stress, la fatigue, les règles ou les rapports sexuels. Le traitement de l'herpès génital vise à soulager les symptômes et à réduire la fréquence des poussées grâce à l'utilisation de médicaments antiviraux oraux.
Les condylomes et l'herpès génital sont des infections sexuellement transmissibles (IST) et nécessitent une approche spécifique en termes de diagnostic, de traitement et de prévention. Les mesures de prévention telles que l'utilisation de préservatifs, la vaccination contre le papillomavirus peuvent aider à réduire le risque de contracter ces infection.



